Février 2020
Coup de Cœur N° 98
Vous
avez dit arrêtés municipaux !
Il
paraît (non, c'est sûr) que des élections municipales approchent …
Et
à cet effet, il me revient un article paru dans le mensuel
« Capital » en juillet 2018 … concernant des arrêtés
municipaux pris par des maires, et bien entendu, il ne faut voir dans
ces textes qu'un peu d'humour … Mais ces textes ont des origines de
la vie quotidienne …
« Août
2018 : A une terrasse de café de Nogent-sur-Marne
(Val-de-Marne), un petit canidé (de la race des bichons) a été
sauvagement attaqué par un staffordshire bull terrier. Sa
propriétaire n’a pas réussi à le maîtriser et aurait "laissé
filer son chien au bout de sa laisse enrouleur" Cet incident a
poussé le maire de la commune à prendre un arrêté municipal le 21
août 2018. Le texte précise que dorénavant "les chiens
circulant sur le territoire communal doivent être tenus en laisse.
La laisse doit être d'une longueur maximale de 1,50 mètre afin
d'éviter tout risque d'accident. Les laisses à enrouleur sont
strictement interdites". »
« Le
maire de Briollay (Maine-et-Loire), a pris un arrêté pour le moins
original : il a décidé début juillet 2018 d’interdire aux
moustiques d’entrer dans sa commune. “C’est de l’humour pour
faire comprendre que je ne peux rien faire”, a-t-il expliqué.
Suite aux crues de juin, certains habitants l’ont interpellé à ce
sujet à de multiples reprises. “Je ne vois pas ce que je peux
traiter, et comment. Sans oublier que les traitements sont nocifs”,
a-t-il ajouté. Évidemment, il faudrait beaucoup de pièges”,
a-t-il reconnu. “Mais on ne peut pas investir sur toute la
commune”. »
« Le
maire de Laigneville (Oise), a pris un arrêté en mai 2017 pour
interdire aux habitants de sa commune de décéder à leur domicile.
Une décision “absurde” mais symbolique. Il souhaitait ainsi
alerter les pouvoirs publics sur le “désert médical” dans
lequel se trouve sa ville. “Cela fait deux fois en trois semaines
que je suis confronté à un décès sur ma commune et on a mis entre
quatre et six heures à obtenir un médecin pour faire constater le
décès”, a-t-il raconté. Le maire n’avait toutefois pas
transmis son arrêté à la préfecture qui l’aurait jugé
“illégal” selon lui. »
« Le
maire de Kaysersberg Vignoble (Haut-Rhin), veut préserver la
tranquillité de ses concitoyens. Il a donc pris le 10 juillet 2018
un arrêté visant à lutter contre les nuisances sonores. Le
dimanche, il est désormais interdit, par exemple, de tondre sa
pelouse ou d’écouter de la musique trop fort. Plus largement, les
travaux occasionnant une gêne sonore sont interdits en dehors des
jours ouvrables (de 7h à 20h) et du samedi (de 8h à 19h). “On
peut marquer un temps d’arrêt le dimanche où tout le monde aura
plaisir à partager un apéritif chez son voisin, c’est mieux que
d’utiliser la débroussailleuse ou le marteau piqueur”, a
expliqué le maire. Kaysersberg a été élu en 2017 “village
préféré des Français” par l’émission éponyme de France 2. »
« Le
maire de Cannes ne goûte pas aux narguilés dans sa ville… Le 25
mai 2018, il a pris un arrêté interdisant “l’utilisation et la
consommation de narguilé” jusqu’au 30 septembre. Il s’applique
sur les plages, sur la Croisette mais aussi dans les parkings
publics, près des écoles, jardins, marchés et équipements
sportifs. La mairie a en effet considéré “que la présence des
utilisateurs de narguilé nuit à la tranquillité, à la sûreté et
à la commodité”. “Avant de prendre cet arrêté, un soir de
mai, il y avait cinquante fumeurs de narguilé sur le seul secteur du
boulevard du Midi”, qui borde les plages, a expliqué le directeur
de la police municipal de Cannes. “Il faut pouvoir circuler
normalement sur les trottoirs”. La ville pointe aussi les risques
pour la santé et assure avoir reçu des “doléances des familles
dont les enfants se sont brûlés”. »
« Le
maire de Naujac-sur-Mer (Gironde) a pris le 5 juillet 2018 un arrêté
pour interdire les radars embarqués gérés par des sociétés
privées. “Pour moi, la sécurité publique, c’est du domaine de
l’Etat et on doit en rester là”. “Je dis bien dans l’arrêté
que tout ce qui est fait par la police et la gendarmerie, c’est
légal”. La préfecture de Gironde a déjà jugé illégale
l’interdiction prise par le maire de Naujac-sur-Mer. La maire de
Caule-Sainte-Beuve (Seine-Maritime) a elle aussi tenté de prendre un
arrêté en ce sens, en juin. Les premières voitures privées dotées
de radars ont commencé fin avril à parcourir les routes de l’Eure.
Le dispositif doit être étendu à l’ensemble de la France d’ici
à 2020. »
« Alors
que la France était en pleine fièvre Pokémon Go, le maire de
Bressolles (Ain), prenait en août 2016 un arrêté interdisant
“l’implantation de Pokémon sur la commune”. L’élu évoquait
alors le danger que représentait la chasse de ces créatures du fait
de “l’inattention des piétons et des conducteurs de véhicules
visionnant leur téléphone”. Mais aussi “l’addiction
dangereuse que représente ce jeu vis-à-vis des jeunes populations”.
Le maire avait alors envoyé son arrêté aux sociétés Niantic et
The Pokémon Company qui ont conçu le jeu mobile. »
« Le
maire de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse) a eu du flair en novembre
1954. Il a pris un arrêté interdisant aux soucoupes et cigares
volants de survoler sa commune, d’en décoller ou d'y atterrir.
Dans le cas où l’un de ces Ovnis se ferait prendre, il devrait
immédiatement être remis à la fourrière. “A l’époque, on
parlait beaucoup d’extra-terrestres et d’Ovni, c’était à la
mode”, raconte le fils du maire. “Mon père a eu l’idée de
s’en servir pour faire de la publicité à Châteauneuf (où est
produit le vin du même nom). C’était un coup de pub génial… et
gratuit”. Cet arrêté est d’ailleurs toujours en vigueur, le
maire actuel refusant de le remettre en question. »
« Le
maire de Challans (Vendée), n’en pouvait plus de la pluie qui n’a
eu de cesse de tomber en décembre 2017 et janvier 2018. Il a donc
pris un arrêté “portant obligation d'ensoleillement toute la
journée du lundi au dimanche et de pluie trois nuits par semaine”.
“La pluie s’est suffisamment invitée en journée” et “l’état
de santé des agents et citoyens challandais dépend du taux
d’ensoleillement”, écrit notamment le maire dans le document. En
réalité, il s’agissait d’un faux arrêté, partagé sur le
compte Twitter de la ville pour faire un trait d’humour… et un
coup de com ! »
Quant
aux chants des coqs, aux braiments des ânes, aux bêlements des
brebis, aux stridulements des cigales, aux bourdonnements des
abeilles, etc … les maires sont souvent confrontés aux citoyens
qui préfèrent peut-être les pollutions acoustiques des voitures
aux bruits naturels des campagnes.
Roland
Bérenguier
Pierrevert
– Février 2020
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