Mars 2020
Coup de Cœur N° 99
Merci
aux soignants
Les
événements actuels font que nombre de gens vont se retrouver au
chômage forcé, avec tous les problèmes qui vont en découler …
sans parler des commerces, des entreprises …
Je
retrace ci-dessous un article du journaliste québécois, Patrick
Lagacé (La Presse) adapté au Canada, mais aussi à la France :
«« Rien
n’est parfait. Notre système de santé n’est pas parfait. La
critique est toujours légitime, ou presque. On veut que ça marche.
On veut particulièrement que ça marche ces jours-ci, en ces temps
de coronavirus.
Rien n’est
parfait, et les ratés du système sont actuellement soulignés à
gros traits. Le manque de cliniques de dépistage, l’attente
interminable au 811(Canada ... 15 pour la France), l’inquiétant
manque de lits, tout ça. Il est légitime de critiquer les ratés du
système. Ces critiques peuvent aider le système à corriger ses
angles morts.
Le scénario
catastrophe de la COVID-19, ç’a toujours été le même : que
les hôpitaux soient surchargés. Pour les individus, pour la plupart
des individus qui la contracteront, ce sera un mauvais moment à
passer.
C’est la
minorité des malades qui développeront des complications. Mais
quand on pense que jusqu’à 70 % des gens pourraient être
touchés, la minorité commence à représenter beaucoup de
monde.
Le scénario
catastrophe à l’italienne, c’est ça : qu’il y ait trop
de malades à traiter au même moment pour la capacité des hôpitaux.
Dès lors, les soignants doivent pratiquer le tri thérapeutiques,
décider qui a les meilleures chances de survie. Et ne pas
soigner ceux qui ont de moins bonnes chances de survie. Ces
malheureux, dans des temps normaux, auraient été soignés.
Et peut-être
guéris…
En Italie, ces
jours-ci, on choisit de ne pas soigner des malades. Médecine de
tranchées.
Les mesures de
distanciation sociale mises en place visent pas à endiguer le virus.
On ne l’endiguera pas.
Le but est que
tous ceux qui sont susceptibles de développer des complications
ne les développent pas en même temps. Pour que les hôpitaux
puissent les accueillir adéquatement.
On dit, « les
hôpitaux », mais les hôpitaux, ce sont des gens. Des
soignants, des soignantes.
Rien n’est
parfait, et il faut critiquer, dénoncer, oui.
Mais
aujourd’hui, je ne veux ni critiquer ni dénoncer. Je veux saluer
les personnes qui font le système, dire merci aux soignants, aux
soignantes. Les prochaines heures, les prochains jours et les
prochaines semaines risquent d’être extrêmement difficiles.
À l’heure
qu’il est, des médecins font le décompte des jours qui les
séparent de leur récent retour de voyage en espérant ne pas avoir
à se mettre en quarantaine pour pouvoir soigner, là, tout de suite.
À l’heure
qu’il est, des infirmières reportent des vacances, parce qu’elles
savent que leurs équipes, que leurs unités, que leurs hôpitaux
auront besoin de toute l’aide du monde pour soigner « leur »
monde.
C’est la
même chose pour tous ceux qui travailleront sur les lignes de front.
Les préposés aux ménages, par exemple, ces héros obscurs du
système : la propreté dans un hôpital est toujours
importante, elle l’est d’autant plus dans un contexte où la
COVID-19 colle sur tout.
Si vous
connaissez de ces gens-là, de ces soignants, de ces
soignantes, c’est peut-être le moment de leur dire merci. Je le
fais avec cette chronique : MERCI.
Ce sera le
moment de leur dire merci aussi dans une semaine, dans deux semaines,
dans trois semaines, si la contagion s’emballe. Si vous en croisez
en public, n’allez pas leur serrer la main (!), mais je suis sûr
qu’ils et elles apprécieront un mot d’encouragement.
L’époque
commande qu’on se vide le cœur sur Facebook à chaque frustration.
Je comprends ça. J’en suis. Ça n’épargne pas le système de
santé. Juste rappeler que les soignants, les soignantes sont sur
Facebook aussi. Ils nous lisent.
Je sais que
les personnes qui nous soignent sont déjà stressées, sur le
qui-vive. Il y a une énorme part d’incertitude qui pèse sur leurs
épaules, à elles aussi, en ces heures périlleuses. On les
comprendrait d’être effrayées, même : ce sont elles qui
sont au front contre l’ennemi invisible.
Je sais que
des médecins sont déjà tétanisés à l’idée de devoir choisir,
comme en Italie, qui aura une chance de survie et qui n’en aura
pas. Je sais les angoisses qu’ils partagent entre eux, je sais leur
tourment. Personne ne voudrait être à leur place si les hôpitaux
subissent un scénario à l’italienne.
***
Merci aux
médecins, donc.
Merci aux
infirmières.
Merci aux
préposés à la propreté.
Merci à ceux
qui appuient les soignants, leurs boss
partout dans le système. Je sais que tout le monde met les bouchées
doubles. Je parle des hôpitaux, mais n’oublions pas les cliniques
de toutes sortes.
Et un merci
bien spécial, bien sûr, aux téléphonistes-réceptionnistes. » »
Ce message est
d'actualité … au Canada … en France … et partout !
Roland
Bérenguier
Pierrevert
– Mars 2020 -
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