Octobre 2019
Coup
de cœur n° 94
Climat
et vignobles
Fin
août, septembre, octobre, les vendangeurs récoltent les raisins …
qui vont devenir des vins* renommés ou pas et si on
vous dit : « Alsace, Bordelais, Beaujolais, Bourgogne,
Champagne, Languedoc, Loire, Provence, Rhône … et Somme »,
vous allez penser aux vignobles français, mais avec un intrus :
la Somme, département du Nord de la France, qui ne produit pas de
vin*!
Perdu
... la Somme, malgré son climat, est en passe de redevenir un
terroir viticole.
Je
vous reproduis un extrait de reportage récent de « France 3
Hauts de France » …
« « « Des
vignes en Picardie, il n'y en avait plus vraiment depuis la fin
du 18ème siècle. Mais à Terramesnil près d'Amiens,
un agriculteur céréalier-betteravier se lance dans le vin*. Une
façon originale de diversifier son activité et de faire renaître
une tradition datant du Moyen Age.
Baisse
des aides des agriculteurs, fluctuation des prix... Le contexte n'est
pas facile pour les agriculteurs.
La solution, la
diversification. Et il y en a de très originales, comme celle
de Maximilien, agriculteur à Terramesnil près de Doullens, dans la
Somme : il a décidé de cultiver des vignes et même de faire du
vin*.
Le projet mûrissait depuis longtemps : une
parcelle en pente était difficile à cultiver mais bien exposée au
sud, à l'abri des vents et calcaire, tous les atouts pour planter
une vigne de plus de trois hectares. Les premières plantations ayant
eu lieu au printemps 2017, il faudra attendre 2020 pour récolter.
En
tout, 15.000 bouteilles seront produites. La bouteille sera
vendue 9 euros en circuit court. Des acheteurs ont déjà réservé
leur commande : pour monter son projet, Maximilien a eu recours à
système de financement participatif en ligne. » » »
Alors,
changement climatique ou retour au Moyen-Age, période qui avait ses
vignobles un peu partout, car le vin était nécessaire au culte de
l'église chrétienne. Les monastères se lancent dans la production
de vins*, plutôt que d'en importer. Le vignoble picard a atteint son
maximum d'extension vers la fin du XVe siècle, d'ailleurs on
peut toujours voir des représentations de vendangeurs sur la façade
de Hôtel de ville de Saint Quentin.
C'est
la facilité des transports qui fit reculer progressivement la
culture de la vigne en Picardie entre la fin de la guerre de cent ans
et le développement des chemins de fer.
Si
la production et la commercialisation du vin* local a presque disparu
il y a plus d'un siècle, la Picardie continue de participer
indirectement à la prospérité de la viticulture française en
produisant le sucre de betterave nécessaire à la
chaptalisation. En
effet une grande partie des 50 000 à 60 000 tonnes de sucre
utilisées annuellement à cet effet en France provient des plaines
picardes.
La
Picardie va t-elle concurrencer nos Côtes de Provence ?
D'autres
régions de France vont-elles se mettre à la vigne ?
*
A consommer avec modération
Roland
Bérenguier
Pierrevert
– Octobre 2019
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