16 mars 2019
Chanvre, plante du passé
et ... d'avenir.
Non,
on ne va pas vanter les louanges du cannabis, ses bienfaits
pharmaceutiques et ses méfaits psychotropes. Mais parler plutôt du
chanvre et de ses utilisations.
Le
chanvre industriel (Cannabis
sativa)
est une des plus anciennes plantes cultivées du monde. Pendant des
siècles, ses fibres ont servi à la fabrication de cordes, de voiles
et de vêtements. L’espèce a été interdite en Amérique du Nord
dans les années 1930 parce que ses feuilles et ses fleurs
contenaient une substance hallucinogène appelée delta-9
tétrahydrocannabinol (THC). Elle fut interdite partout dans le monde
en 1961 avec l’adoption de la Convention
unique sur les stupéfiants
des Nations Unies. Mais tout ceci était le résultat des lobbies du
pétrole afin de mettre en avant les produits dérivés du pétrole
comme le plastic.
Or,
voici que le chanvre revient, il pourrait être la solution à
beaucoup de nos problèmes environnementaux.
Je
retransmets ci-dessous un article qui résume les utilisations du
chanvre, article écrit par Laetitia de Cortanze dans la revue
« Franchement bien » en mars 2018 :
« « La
France est le 1er producteur européen de Chanvre industriel. De ses
graines comestibles à ses fibres naturelles résistantes et
particulièrement isolantes, le chanvre industriel a de multiples
utilisations. Cette plante écologique d’avenir est zéro déchet
et pousse sans pesticides.
Au 1er regard, on pourrait se méprendre, car
le chanvre ressemble vraiment à son cousin le cannabis ! Issu de la
même famille, le chanvre est évidemment dépourvu de THC
(tétrahydrocannabinol), l’élément psychotrope de la marijuana.
L’origine du chanvre
Les premières utilisations du chanvre
remontent à environ 8 000 ans avant Jésus-Christ. En France, il est
importé sous Charlemagne pour fabriquer des toiles, des draps, des
voiles et des cordes de bateaux. Très cultivé au XIXème siècle,
le chanvre avait presque totalement disparu dans les années 60.
Écologique et multifonctionnel,
la France compte aujourd’hui 6 chanvrières, 1 414 producteurs et
près de 16 400 hectares de surface dédiée à sa culture.
Une plante aux multiples atouts
Dans l’alimentation, les graines de chanvre,
sont incroyablement saines et nutritives.
Riches en gras sains et acides gras essentiels, elles sont une
excellente source de protéines et
contiennent d’importantes quantités de vitamines, de phosphore, de
potassium, de sodium, de magnésium, de sulfure, de calcium, de fer
et de zinc.
En cosmétique, l’huile
de chanvre est utilisée pour ses vertus nourrissantes
et régénérantes. Elle booste la micro-circulation,
soigne les brûlures et traite certaines maladies de peau.
Dans la filière textile,
la fibre de chanvre, qui provient de l’extérieur de la tige, est
la fibre végétale naturelle la plus résistante de la nature.
Utilisée pour confectionner des vêtements,
mais aussi en plasturgie, complètement
biodégradable, les tissus issus du
chanvre sont plus isolants, plus doux et résistants que le coton.
Coté environnement, le chanvre
est révolutionnaire : cultivé de manière
biologique, plus besoin de pesticides ou herbicides pour qu’il
pousse bien dans tous les climats et sur tous les types de sols.
Grâce à sa capacité à tuer les mauvaises herbes invasives, et à
résister naturellement aux nuisibles, il améliore
considérablement la qualité du sol en éliminant
les toxines.
Dans la construction,
le chanvre, et plus particulièrement la chènevotte, est un
éco-matériau aux multiples usages : en vrac ou en panneau dans du
béton, de l’enduit, en insolation, ou dans la peinture à partir
d’huile, sa polyvalence en tant que
ressource écologique est
étonnante. » »
En résumé, cette
plante a de multiples utilisations : - textiles – alimentation
animale et humaine – boissons – biocarburant – construction et
isolation – alternative au plastique – nettoyage chimique –
aération du sol – utilisation médicinale – papier –
cosmétiques – teintures -
Il
y a donc des solutions environnementales, des alternatives qui sont
offertes par cette plante. Encore faut-il que nos responsables
politiques, financiers, économiques laissent de côté les lobbies
habituels et se penchent sérieusement sur les solutions qui feront
un avenir propre pour la planète.
Au
fait, à Marseille, la Canebière (autrefois « la Cannebis »)
vient du provençal canebe,
qui provient lui-même du latin cannabis,
signifiant
le chanvre.
En effet Marseille était l'un des plus grands comptoirs de chanvre
au monde pour la fabrication et le commerce des élingues et
cordages. En provençal, une canebiera
est une plantation de chanvre, ou « chènevière », en
français.
Rien
de nouveau sous le soleil, le pétrole et le plastic sont passés
parmi nous … et leurs lobbies …
Alors,
le chanvre sauvera t-il en partie la planète ?
Roland Bérenguier - Pierrevert – mars 2019
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