16 octobre 2018
Coup de Cœur N° 83
Le Château de Sauvan
Pourquoi un coup de cœur sur le Château de Sauvan ?
Il représente un des bijoux du département des Alpes-de-Haute-Provence, un bijou posé dans un écrin de verdure.
«Parlez de Sauvan autour de vous, pour qu'il puisse rester meublé, français et visité » … C'est sur cette petite phrase presque anodine que se termine bien souvent la visite du Château de Sauvan, que l'on compare au Petit Trianon.
Mais cette phrase a une importance par ces temps de Patrimoine à sauver.
Le mieux est de reprendre quelques extraits d'un reportage paru sur « Le Figaro » en 2012 et signée par Stéphane Kovacs :
« Maçon, peintre, jardinier, guide, comptable ou encore cuisinier, ils enchaînent une bonne dizaine de métiers dans la même journée. Pas trop le temps d’enfiler leurs habits de châtelains... si ce n’est pour les fêtes en costume d’époque. Mais quand vient le soir, au bord du bassin où se mire la façade blonde de leur majestueuse demeure, les deux frères, épuisés, s’interrogent :
«À quoi bon ce sacerdoce,si ce château, notre seul enfant, échoue un jour entre les mains d’un dilettante, qui détruira l’œuvre de toute notre vie ? »
Construit en 1719, classé monument historique en 1957, le château de Sauvan entra dans la légende lorsque sa propriétaire, la marquise de Forbin-Janson, amie d’enfance et sosie de Marie-Antoinette, offrit à la reine de prendre sa place sur l’échafaud.
C’est quasiment en ruine que Jean-Claude et Robert Allibert ont repris ce « Petit Trianon » de Provence, réplique de celui de Versailles, voici trente et un ans.
Pas d’eau, ni d’électricité. Une colonie de chauves-souris en guise de ciel de lit. Ces amoureux des vieilles pierres n’auront dès lors qu’une seule devise :
«Sauver Sauvan.»
Pour faire revivre ce fleuron du patrimoine architectural de la région, les deux frères dépensent toute leur énergie... et leur fortune. Avec une infinie patience et beaucoup d’obstination, ils rachètent un à un les meubles et objets des Forbin-Janson, dispersés par l’ancienne propriétaire. Le château recèle aujourd’hui de véritables trésors, que nombre de musées leur envient. Quant au parc de 15 hectares, il a reçu le label «Jardin remarquable».
Aussi , Jean-Claude et Robert Allibert aimeraient pouvoir penser sereinement à leur retraite.
«Les visites quotidiennes, les gîtes, les mariages, le ménage, on ne pourra pas continuer comme ça longtemps » , prévient Jean-Claude, appuyé sur sa canne. Leur idée ? Offrir le château, avec «ses collections inestimables » ,au conseil général.
«Notre seule requête, précise Robert, c’est que quelqu’un prenne la relève pour l’entretien de la bâtisse et que nous puissions y demeurer jusqu’à notre mort. »
Une sépulture, où les attendent leurs parents, est déjà prévue derrière un bosquet. »
De nombreux détails de sa construction, de son histoire sont à découvrir lors d'une visite guidée.
Une seule anecdote parmi tant d'autres : l'architecture du perron de la façade principale de Sauvan rappelle exactement le perron du Palais de l’Élysée ; alors qui a copié sur qui ?
Ce château, en le visitant, vous apporte un pan d'histoire de la Provence et de la France. Et même si vous n'êtes pas féru d'histoire, voir ce lieu, admirer la façade, les différentes pièces, le mobilier, le parc, les paons en liberté, c'est déjà apporter votre contribution à la sauvegarde de Sauvan.
Privé, ce château, oui, mais à sauvegarder comme tout ce qui fait la richesse de notre patrimoine.
Un site internet chateaudesauvan.com est dédié à diverses informations.
« Sauver Sauvan » est de plus en plus d'actualité, pour notre patrimoine provençal.
Le visiter, le faire visiter et en parler est déjà une contribution à sa sauvegarde.
Et pour conclure, en 2019, on pourra fêter le tricentenaire de ce château ! Qui osera lancer ce qui pourrait être une belle commémoration ?
Roland Bérenguier - Pierrevert – OCTOBRE 2018
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