16 MARS 2018
Période
de carnaval
Plusieurs
villes de par le monde sont entrées dans des périodes de carnaval,
les plus connues tant Rio de Janeiro, Venise, Nice …
Mais
c'est quoi le carnaval ?
C'est
un numéro ancien (2013) du « Journal International » qui
résume assez bien cette période de carnaval :
« « Le terme «
Carnaval » provient du mot latin «
carnelevare » qui signifie « enlever la
viande ». La traduction peut être interprétée de
telle façon que le Carnaval introduit le carême chrétien. Au
Moyen-Age, les croyants devaient renoncer à la viande. Le carnaval,
une fête purement ecclésiale ?
Certains historiens insistent sur le fait que
le Carnaval existaient déjà 3000 ans avant l’évolution du
christianisme. Dans la Mésopotamie ou en Egypte, on a célébré
des fêtes consacrant l’égalité exceptionnelle entre les
esclaves et les maîtres. Les membres de différentes classes
sociales se mettaient à la même table, buvant et mangeant en
profitant d’un repas convivial. Quelques fois, ils échangeaient
les rôles.
Ce bouleversement de la hiérarchie sociale a
toujours été un aspect typique de Carnaval. Pourtant, beaucoup de
sources confirment des rapports entre le Carnaval et la religion
chrétienne. Les jours précédant le Carême donnaient
l’opportunité de consommer des aliments riches en gras et en
sucre et de passer de grandes fêtes avant une longue période
d’abstinence qui finit avec Pâques. Au Moyen-Âge, l’Eglise
utilisait les fêtes traditionnelles comme exemple pour statuer que
Dieu a finalement vaincu les péchés humains.
Dans beaucoup de pays européens, le Carnaval
s’est établi au XIXème siècle lorsque le but était de se
moquer de l’aristocratie et du roi avec des masques et des
déguisements ridicules.
L’histoire du Carnaval a aussi des
points sombres. Pendant la période du nazisme, le Carnaval a eu une
fonction de propagande.
De nos jours, on peut le voir partout.
Commençons notre voyage dans la ville de Québec. Au lieu de se
plaindre du froid insupportable, les Québécois profitent du temps
pendant les jours de Carnaval en construisant des sculptures de
glace impressionnantes, en faisant du canoë sur le fleuve St
Laurent ou en organisant une course de luge. La mascotte du Carnaval
québécois est un bonhomme de neige avec un bonnet rouge et une
ceinture fléchée. En son honneur, on construit un château de
glace gigantesque pesant 200 tonnes. Les participants sont déguisés
avec des écharpes multicolores et s’amusent dans des concerts et
des spectacles dans la ville en consommant du caribou, un alcool
typique.
Une expérience que les habitants de Rio de
Janeiro ne peuvent pas imaginer. Dans la métropole brésilienne,
l’attention se concentre sur la compétition annuelle de samba. Il
existe même des ligues de danse. Aucune école de danse
participante ne veut risquer une descente à un niveau plus bas.
Bien que les images des danseuses séduisantes à la télé ne le
montrent pas, le Carnaval de Rio est précédé par une longue
période de préparation très dure et sérieuse.
À Cologne les rapports entre le Carnaval et
le catholicisme sont les plus clair.
Chaque année, quelques familles adeptes du
Carnaval traditionnel placent une figurine faite main devant leur
maison. Celle-ci symbolise les péchés commis pendant le Carnaval.
A Mardi Gras, la figurine appelée « Nubbel »
est brûlée et les croyants sont libérés de leurs péchés.
Le Carnaval a de nombreuses fonctions de
grande valeur: les gens prennent l’opportunité à s’exprimer
sur des problèmes sociaux et à critiquer les hommes-politiques
d’une manière ironique. Tout est vu d’un point de vue
humoristique. La société peut bien profiter d’une journée
où tout est permis, non ? » »
Nombre de ces carnavals sont même inscrits au
Patrimoine Culturel Immatériel de l'UNESCO, comme les carnavals de
Binche (Belgique), de Barranquilla (Colombie), d'Oruro (Bolivie), de
San Juan de Pasto (Colombie), d'Alost (Belgique), d'Imst (Autriche)
…
Voici ci-dessous le texte de l'UNESCO concernant
le carnaval de San Juan de Pasto en Colombie :
« « Issu de traditions andines et
hispaniques locales, le carnaval de Negros y Blancos (carnaval des
Noirs et des Blancs) est un grand événement festif qui se déroule
chaque année, du 28 décembre au 6 janvier, à San Juan de Pasto,
dans le sud-ouest de la Colombie. Les célébrations commencent le
28 par le carnaval de l’eau, qui consiste à asperger d’eau les
maisons et les rues pour donner une ambiance festive. Le 31 décembre
a lieu le défilé de l’An Vieux, composé d’hommes déguisés
en veuves et portant des figures satiriques représentant des
personnalités et des événements actuels, tandis que la journée
s’achève par le rituel du bûcher où l’on brûle l’année
passée. Les deux jours principaux du carnaval sont les deux
derniers : à cette occasion, tout le monde, quelle que soit son
origine ethnique, s’enduit de maquillage noir le premier jour,
puis de talc blanc le jour suivant, afin de symboliser l’égalité
et de rassembler tous les citoyens dans une célébration commune de
la différence ethnique et culturelle. Le carnaval des Noirs et des
Blancs est une période d’intense communion, où les habitations
privées se transforment en ateliers collectifs au service de la
présentation et de la transmission des savoir-faire liés au
carnaval et où des personnes de tous milieux se rencontrent pour
échanger sur leur perception de la vie. Le festival est
particulièrement important en tant qu’expression du désir mutuel
d’un avenir placé sous le signe de la tolérance et du
respect. » »
Ce
dernier carnaval n'a apporté aucune polémique, contrairement à
celui de Dunkerque, et pourtant n'y a-t-il pas une certaine
ressemblance ?
Le
carnaval, c'est avant tout le déguisement et le masque qui assurent
un anonymat relatif. C'est aussi le symbole du feu (arrivée des
beaux jours et condamnation de l'hiver). Mais encore l'inversion des
rôles, on peut même avancer une utilité sociale afin d'assurer la
bonne marche de la société locale, une espèce de soupape de sécurité, et les jours suivants, tout rentre dans l'ordre.
Oruro (Bolivie)
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Venise
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