16 JANVIER 2018
Hommage
En
ce début d 'année, permettez moi de vous souhaiter les
meilleurs vœux avec cette formule empruntée à Madame de Sévigné
:
« Que
cette année vous soit heureuse ;
que la paix,
le repos et la santé vous tiennent lieu de fortune. »
Antoine de
Saint-Exupéry disait aussi :
« Pour
ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le
rendre possible. »
N'oublions
pas nos amis les animaux si souvent « malmenés » dans ce
monde.
Rendons
un hommage à la fois à Jean d'Ormesson et aux animaux par
l'intermédiaire de ce billet d'humour écrit par cet
écrivain-journaliste-philosophe. La langue française devient avec
ce texte une langue « animale » :
« «
Myope comme une taupe », « rusé comme un renard » « serrés
comme des sardines » ... Les termes empruntés au monde animal ne se
retrouvent pas seulement dans les fables de La Fontaine, ils sont
partout.
La preuve: que vous soyez fier comme un coq, fort
comme un boeuf, têtu comme un âne, malin comme un singe ou
simplement un chaud lapin, vous êtes tous, un jour ou l'autre,
devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez
à votre premier rendez-vous fier comme un paon et frais comme un
gardon et là , ... pas un chat !
Vous faites le pied de grue,
vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.
Il y a anguille sous roche et pourtant le bouc émissaire qui
vous a obtenu ce rancard, la tête de linotte avec qui vous êtes
copain comme cochon, vous l'a certifié : cette poule a du chien, une
vraie panthère !
C'est sûr, vous serez un crapaud mort
d'amour.
Mais tout de même, elle vous traite comme un chien.
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois quand finalement la
fine mouche arrive.
Bon, vous vous dites que dix minutes de
retard, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Sauf
que la fameuse souris, malgré son cou de cygne et sa crinière de
lion est en fait aussi plate qu'une limande, myope comme une taupe,
elle souffle comme un phoque et rit comme une baleine.
Une
vraie peau de vache, quoi !
Et vous, vous êtes fait comme un
rat.
Vous roulez des yeux de merlan frit, vous êtes rouge
comme une écrevisse, mais vous restez muet comme une carpe.
Elle
essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du coq à
l'âne et finissez par noyer le poisson. Vous avez le cafard, l'envie
vous prend de pleurer comme un veau (ou de verser des larmes de
crocodile, c'est selon).
Vous finissez par prendre le taureau
par les cornes et vous inventer une fièvre de cheval qui vous permet
de filer comme un lièvre.
C'est pas que vous êtes une poule
mouillée, vous ne voulez pas être le dindon de la farce.
Vous
avez beau être doux comme un agneau sous vos airs d'ours mal léché,
faut pas vous prendre pour un pigeon car vous pourriez devenir le
loup dans la bergerie.
Et puis, ça aurait servi à quoi de se
regarder comme des chiens de faïence.
Après tout, revenons à
nos moutons: vous avez maintenant une faim de loup, l'envie de dormir
comme un loir et surtout vous avez d'autres chats à fouetter. » »
Nul doute que
Jean d'Ormesson a du avoir un certain plaisir en écrivant ce billet.
Et laissons
aussi à cet écrivain la conclusion de ce coup de cœur :
« « Il
y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe
presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout
un monde. » »
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