Coup
de Coeur N° 73
Une
construction, un homme, une vie
Sur
le site internet « TOPITO », à la rubrique « topito
voyage », un article récent a retenu mon attention. On y
mentionne tout simplement par un résumé succinct des bâtiments,
édifices ou constructions édifiés par un seul homme. Mais ces
constructions ont demandé à leurs auteurs de nombreuses années,
pratiquement une vie, et quelquefois ne sont pas terminées. Car ces
« bâtisseurs » avaient un autre métier à côté. Alors
passe-temps ou folie ?
Ces
« monuments » ont été construits par des hommes qui
n'étaient pas architectes dans un concept que l'on appelle
aujourd’hui « YOLO ». Yolo est un acronyme, qui veut
dire « You Only Live Once ». En français, « On ne
vit qu’une seule fois ». Il est généralement employé avant
de faire une chose complètement débile.
Mais
en fait, peut-être pas si débile que çà !
L'article
résume dix de ces « folies architecturales » :
« « Qui
a dit qu’il fallait absolument se taper des années d’études
d’architecture pour concevoir sa bicoque ? Ou que les Beaux-Arts
étaient une étape obligatoire préalable à toute création
artistique ? Et même mieux, il y a dans ce bas-monde des bonshommes
qui ont décidé de dire crotte aux conventions, et de se faire
plaisir par la même occasion. Comment ? Tout simplement en
construisant eux-mêmes, avec leurs petits doigts boudinés, des
trucs qui sortaient de leur imagination.
1.Palais idéal du facteur Cheval, France
1879. Ferdinand Cheval, facteur, butte sur une pierre au cours de sa
tournée. Intrigué par la forme originale de la pierre, elle lui
inspire la construction d’un palais de rêve, mélange de
références mythologiques et de bestiaire formidable, qui sera
achevé en 1912 et pour lequel sera créée l’appellation «
architecture naïve ». Un poète, ce Ferdinand. On peut visiter ce
« palais » à Hauterives dans la Drôme.
Palais idéal du facteur Cheval
2. Cathédrale de Justo, Espagne
Maçon
autodidacte, Justo Gallego Martinez décide en 1961 de construire une
cathédrale à la gloire de la Vierge, pour la remercier de l'avoir
guéri de la tuberculose. Âgé aujourd’hui de 91 ans, il continue
sa construction en matériau de récupération, qui couvre déjà
8000 m² pour 50 m de long et 30 m de haut, et dont il souhaite faire
don à l’église. Une volonté sacrée, en somme.
Cathédrale de Justo
3. Mystery Castle, Arizona, États-Unis
En
1945, Mary Lou Gulley fut un poil surprise d’apprendre qu’elle
avait hérité de son père, qu’elle n’avait plus vu depuis 15
ans, d’une immense propriété. Elle apprend alors que son père,
tuberculeux et ne pouvant se résigner à rentrer au sanatarium,
s’est éloigné d’eux pour lui construire, avec ce qu’il
trouvait, le château qu’elle lui réclamait enfant. Mais pourquoi
n'y a t-il pas de film sur cette histoire ?
Mystery Castle
4. Watts Towers, Los Angeles, États-Unis
Simon
Rodia a consacré 33 années de sa vie (de 1921 à 1954) à des
tours, dont la plus haute culmine à 31 mètres. Sans plan et sans
échafaudage, il les élabore seul, en grimpant dessus au fur et à
mesure de leur construction, et les décore avec des morceaux
d’objets trouvés dans des décharges. Sachant qu’aujourd’hui
le lieu est classé site historique national, on a envie de dire bien
joué.
Watts Towers
5. Taródi Vár, Hongrie
C’est
sans aucun doute le plus récent des châteaux médiévaux. Dès
1951, et pendant les 50 années qui suivirent, Stephen Taródi et sa
famille ont passé leur temps libre à faire sortir de terre un
château, tout en ayant un vrai boulot à côté. Il y en a qui font
des châteaux, il y en a d’autres qui regardent Netflix.
Taródi Vár
6. Tour Eben-Ezer, Belgique
Robert
Garcet était un tailleur de pierre avec une forte sensibilité
ésotérique, et beaucoup de questions sur les origines de l’homme.
Tout cela l’amène, dès 1948, à ériger une tour aux proportions
trouvées dans la Bible. Selon Robert, une révélation se niche au
cœur de chaque pierre. On comprend pas tout nous non plus, mais au
moins, il est allé au bout de son idée.
Tour Eben-Ezer
7. Rock Garden, Inde
Voilà
le plus bel exemple d’environnement visionnaire, c’est-à-dire un
espace de plein-air créé par un autodidacte. On le doit à Nek
Chand Saini, un Indien qui a conçu entièrement un jardin de
sculptures de 16 hectares, tout en récupération. Il paraît que le
lieu serait même devenu le deuxième site touristique d’Inde.
Rock Garden
8. Maison Picassiette, France
En
1929, Raymond Isidore, un balayeur de cimetière, achète un lopin de
terre près de Chartres, sur lequel il compte bien se construire une
cabane. Inspiré par ses rêves et ses trouvailles de vaisselle
brisée dans les décharges alentours, il décore entièrement sa
bicoque de mosaïque faite maison, intérieur comme extérieur, ce
qui lui vaut le surnom de Picassiette, « le Picasso de l’assiette
».
Maison Picassiette
9. Bishop Castle, Colorado, États-Unis
Le
château Bishop, c’est le rêve devenu réalité de Jim Bishop.
Depuis 60 ans, il construit ce qui n’était au départ qu’un
cottage pour son épouse. Un voisin lui faisant remarquer que la
bâtisse ressemblait à un château, il le prit au mot, et n’a
toujours pas fini son œuvre. Et tout ceci, parce qu’un prof lui
avait dit qu’il n’accomplirait rien dans la vie.
10. Rubel Castle, Californie, États-Unis
Michael
Rubel achète à 18 ans, en 1959, une parcelle de verger d’agrumes,
où il s’installe avec sa mère dans un bâtiment préexistant.
Mais maman étant une grosse fêtarde, il décide de faire d’une
pierre deux coups, pour s’isoler des teufs maternelles tout en
réalisant son rêve de gosse : construire son château, usant de
tout ce qu’il trouvait et de l’aide de ses amis. Des fois, il
suffit juste d’y croire. » »
Rubel Castle
On
peut chercher sur internet en tapant le nom d'une construction, et
ainsi avoir plus de détails sur ces « folies » et
admirer quelques photographies avant peut-être d'aller admirer de
ses propres yeux !
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