Coup de cœur N°
71
Le Sahara Forest
Project
De
nombreux articles dans des revues scientifiques ont évoqué depuis
quelques années un projet ambitieux dénommé : « Sahara
Forest Project »
Pour
mieux comprendre, voici un extrait du magazine Futura-sciences :
« « Chaque
année, le désert englouti 6 millions d'hectares par an, rendant un
peu plus difficiles les conditions de vie des populations locales,
parfois poussées à migrer vers des régions plus hospitalières.
Des oasis artificielles pourraient inverser cette tendance en
produisant eau douce, nourriture et énergie renouvelable.
Le Sahara
Forest Project
propose une alternative à
cette fatalité en conjuguant nouvelles technologies, solutions
simples et imitation du vivant. Ce projet repose sur la création
d'oasis artificielles et high tech qui exploiteraient l'énergie
solaire et l'eau salée des déserts côtiers d'Afrique, du Moyen
Orient, d'Australie, d'Espagne ou des Etats-Unis. Plus les lieux
seront chauds et arides, plus les technologies déployées seront
efficaces.
Les
oasis artificielles du Sahara
Forest Project
produiront à la fois de l'eau douce, des produits agricoles sous
forme de nourriture ou de biocarburant, de l'énergie électrique
renouvelable, des emplois locaux et favoriseront la création d'une
couverture végétale. Cette couverture végétale, permise par
l'irrigation et l'établissement d'un microclimat plus humide
contribuera à lutter contre l'érosion et la désertification en
reverdissant les terres arides et nues des alentours.
Ce
projet est porté par Max
Fordham
Consulting
Engineers,
cabinet d'ingénierie énergétique, Seawater
Greenhouse, Exploration
Architecture,
cabinet d'architecture spécialisé dans la bionique, autrement dit
dans l'imitation du vivant, et l'ONG norvégienne Bellona.
Juste
du soleil et de l’eau salée :
Les
technologies de Seawater
Greenhouse
et de centrale solaire à concentration (CSP pour concentrating
solar power)
fonctionnent en synergie. L'air chaud et sec du désert pénètre
dans la serre et se charge en humidité au contact de l'eau de mer et
de la végétation. En passant ensuite entre des tubes d'eau de mer
froide, la vapeur d'eau se condense et produit de l'eau douce pour
l'irrigation des plantes, le nettoyage des miroirs de la centrale et
l'entraînement de la turbine électrique.
Fonctionnement d’une
serre à eau de mer
:
L'air
qui pénètre dans la serre est d’abord rafraîchie et humidifiée
par l’eau de mer du premier évaporateur. Cet air crée un
microclimat favorable aux cultures. L’air qui quitte la serre passe
par un deuxième évaporateur dont l’eau de mer a été chauffée
par le soleil (circuit rouge) pour devenir encore plus chaud et plus
humide. Au contact de tubes remplis d’eau de mer froide, il
produira de l’eau douce par condensation (zone gris clair à
droite). © Seawater
Greenhouse
Cette centrale convertit l'énergie solaire
thermique en électricité d'origine renouvelable. La chaleur de
l'air désertique est récupérée par un échangeur de chaleur pour
préchauffer l'eau distillée par la serre. Cette eau est ensuite
portée à ébullition par la concentration des rayons solaires grâce
aux miroirs paraboliques de la centrale. La vapeur sous pression
actionne alors la turbine pour produire de l'électricité qui
alimente la centrale et les populations locales.
Les cultures intérieures et extérieures, ainsi
que des bassins de culture d'algues produisent de la nourriture ainsi
que du biocarburant à partir des algues, du jatropha.
Grâce
à la synergie serre / CSP, jusqu'à 85% de l'énergie solaire est
utilisée pour produire, à l'aide d'eau de mer, de CO2
et de nutriments extraits de la mer (algues), de l'eau douce, de la
nourriture, de l'énergie renouvelable et des emplois.
Attention,
des effets secondaires comme l’apparition de forêts peuvent
accompagner le traitement.
Par ailleurs, comme seul 10 à 15% de l'humidité
de l'air est condensée, les terres environnantes sous le vent
peuvent profiter de l'apport d'humidité et développer un couvert
végétal. Cette végétation stabilise les sols et les protège de
l'érosion éolienne et de la désertification. De proche en proche,
un microclimat plus humide et plus frais, grâce aux serres, à
l'évapotranspiration et à l'ombre des végétaux, se développe et
étend le couvert végétal.
Un nouvel écosystème, en compétition avec le
désert, devrait alors s'établir et assurer l'essor d'une économie
locale basée sur l'exploitation des ressources naturelles produites,
gage de l'appropriation du projet par les populations et de sa
durabilité.
Le coût annoncé d'une telle oasis serait de 80
millions d'euros pour 20 hectares de serre et une centrale CSP de 10
mégawatts. Ce projet s'intègre dans la mouvance d'autres projets,
souvent titanesques, dont les coûts se chiffrent parfois en milliers
de milliards de dollars et visant à exploiter l'énergie solaire des
déserts ou à lutter contre la désertification. L'objectif final
étant de limiter le réchauffement climatique et d'aider au
développement durable des pays émergents. »
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