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COUP DE CŒUR N° 71 DE ROLAND BERENGUIER
Coup de coeurROLAND BERENGUIER

16 SEPTEMBRE 2017

Coup de cœur N° 71


Le Sahara Forest Project


De nombreux articles dans des revues scientifiques ont évoqué depuis quelques années un projet ambitieux dénommé : « Sahara Forest Project »


Pour mieux comprendre, voici un extrait du magazine Futura-sciences :


« « Chaque année, le désert englouti 6 millions d'hectares par an, rendant un peu plus difficiles les conditions de vie des populations locales, parfois poussées à migrer vers des régions plus hospitalières. Des oasis artificielles pourraient inverser cette tendance en produisant eau douce, nourriture et énergie renouvelable.

Le Sahara Forest Project propose une alternative à cette fatalité en conjuguant nouvelles technologies, solutions simples et imitation du vivant. Ce projet repose sur la création d'oasis artificielles et high tech qui exploiteraient l'énergie solaire et l'eau salée des déserts côtiers d'Afrique, du Moyen Orient, d'Australie, d'Espagne ou des Etats-Unis. Plus les lieux seront chauds et arides, plus les technologies déployées seront efficaces.

Les oasis artificielles du Sahara Forest Project produiront à la fois de l'eau douce, des produits agricoles sous forme de nourriture ou de biocarburant, de l'énergie électrique renouvelable, des emplois locaux et favoriseront la création d'une couverture végétale. Cette couverture végétale, permise par l'irrigation et l'établissement d'un microclimat plus humide contribuera à lutter contre l'érosion et la désertification en reverdissant les terres arides et nues des alentours.

Ce projet est porté par Max Fordham Consulting Engineers, cabinet d'ingénierie énergétique, Seawater GreenhouseExploration Architecture, cabinet d'architecture spécialisé dans la bionique, autrement dit dans l'imitation du vivant, et l'ONG norvégienne Bellona.

Juste du soleil et de l’eau salée :

Les technologies de Seawater Greenhouse et de centrale solaire à concentration (CSP pour concentrating solar power) fonctionnent en synergie. L'air chaud et sec du désert pénètre dans la serre et se charge en humidité au contact de l'eau de mer et de la végétation. En passant ensuite entre des tubes d'eau de mer froide, la vapeur d'eau se condense et produit de l'eau douce pour l'irrigation des plantes, le nettoyage des miroirs de la centrale et l'entraînement de la turbine électrique.

Fonctionnement d’une serre à eau de mer :

L'air qui pénètre dans la serre est d’abord rafraîchie et humidifiée par l’eau de mer du premier évaporateur. Cet air crée un microclimat favorable aux cultures. L’air qui quitte la serre passe par un deuxième évaporateur dont l’eau de mer a été chauffée par le soleil (circuit rouge) pour devenir encore plus chaud et plus humide. Au contact de tubes remplis d’eau de mer froide, il produira de l’eau douce par condensation (zone gris clair à droite). © Seawater Greenhouse 

Cette centrale convertit l'énergie solaire thermique en électricité d'origine renouvelable. La chaleur de l'air désertique est récupérée par un échangeur de chaleur pour préchauffer l'eau distillée par la serre. Cette eau est ensuite portée à ébullition par la concentration des rayons solaires grâce aux miroirs paraboliques de la centrale. La vapeur sous pression actionne alors la turbine pour produire de l'électricité qui alimente la centrale et les populations locales.

Les cultures intérieures et extérieures, ainsi que des bassins de culture d'algues produisent de la nourriture ainsi que du biocarburant à partir des algues, du jatropha.

Grâce à la synergie serre / CSP, jusqu'à 85% de l'énergie solaire est utilisée pour produire, à l'aide d'eau de mer, de CO2 et de nutriments extraits de la mer (algues), de l'eau douce, de la nourriture, de l'énergie renouvelable et des emplois.

Attention, des effets secondaires comme l’apparition de forêts peuvent accompagner le traitement.

Par ailleurs, comme seul 10 à 15% de l'humidité de l'air est condensée, les terres environnantes sous le vent peuvent profiter de l'apport d'humidité et développer un couvert végétal. Cette végétation stabilise les sols et les protège de l'érosion éolienne et de la désertification. De proche en proche, un microclimat plus humide et plus frais, grâce aux serres, à l'évapotranspiration et à l'ombre des végétaux, se développe et étend le couvert végétal.

Un nouvel écosystème, en compétition avec le désert, devrait alors s'établir et assurer l'essor d'une économie locale basée sur l'exploitation des ressources naturelles produites, gage de l'appropriation du projet par les populations et de sa durabilité.

Le coût annoncé d'une telle oasis serait de 80 millions d'euros pour 20 hectares de serre et une centrale CSP de 10 mégawatts. Ce projet s'intègre dans la mouvance d'autres projets, souvent titanesques, dont les coûts se chiffrent parfois en milliers de milliards de dollars et visant à exploiter l'énergie solaire des déserts ou à lutter contre la désertification. L'objectif final étant de limiter le réchauffement climatique et d'aider au développement durable des pays émergents. » 

 
Roland Bérenguier - Pierrevert – SEPTEMBRE 2017 - roland.maison@orange.fr







Réalisation Alain Escobar