L’Eau, le
Feu, le Vent et l’Honneur, racontaient les vieux Provençaux,
voyageaient de compagnie. C’étaient quatre bons amis, marchant
gaiement, comptant peu, ne se chagrinant point et s’amusant
beaucoup. Un jour, il fallut pourtant se séparer. Mais la
séparation les attristait tous.
Chacun s’en
allait donc de son côté, ne sachant s’il reverrait jamais ses
autres compagnons, quand le Vent les arrêtant leur dit :
« Or çà, mes amis, nous ne pouvons nous séparer ainsi.
Donnons-nous rendez-vous, afin que nous refassions ensemble, aussi
joyeusement que nous venons de le faire, le tour du monde. Nous
retrouver n’est pas si difficile.
Pour moi,
ajouta-t-il, la chose est des plus simples. Sitôt que vous verrez
seulement frissonner les dernières branches des longs peupliers,
vous pourrez sans crainte vous dire : Le Vent n’est
pas loin. »
« Si ce
n’est que cela, interrompit l’Eau, rien n’est plus
facile. Dès que vous apercevrez dans la plaine une petite touffe
verte de joncs, arrachez-la, je serai dessous ! »
« Un peu
de fumée bleue s’envolant légère dans le ciel, fit à son tour
le Feu, vous annoncera ma venue ! »
L’Honneur
ne disait rien. Tout triste, il restait là, considérant ses
compagnons. « Et toi, l’Honneur, tu ne nous dis rien ?
demandèrent-ils. Apprends-nous donc comment nous pourrons te
retrouver. » « Moi ! répondit-il, en secouant la
tête. Hélas ! mes pauvres amis, nous nous séparons pour
toujours. Qui m’a une fois quitté ne me retrouve jamais
plus ! » »
Quant à
certains dictons sur l'Honneur, on peut citer :
Roland
Bérenguier
Pierrevert
- Juillet 2017 -